Les compétences de la transition écologique et solidaire

Les compétences de la transition écologique et solidaire

Avec l’urgence que le réchauffement climatique nous impose, la Transition écologique et solidaire est amenée à transformer en profondeur le marché du travail. Certains métiers apparaissent, comme « expert en décarbonation », « chef de projet énergie renouvelable » ou encore « éco-concepteur ». D’autres évoluent en profondeur, tels les métiers de la rénovation énergétique. Dans tous les cas, de nouvelles compétences sont demandées. Pour Kapass, qui s’est donné comme mission de certifier les compétences de la Transition écologique et solidaire, il y a là un enjeu fondamental que nous allons tenter d’expliciter ici.

 

C’est quoi une compétence …

Du point de vue de France Compétences,  « la compétence est une combinaison de « savoirs » en action, mobilisés en vue de réaliser une activité professionnelle » (Cf. https://www.francecompetences.fr/app/uploads/2020/01/Note-relative-aux-r%C3%A9f%C3%A9rentiels-dactivit%C3%A9s-de-comp%C3%A9tences-et-d%C3%A9valuation.pdf)

 

… dans le cadre de la Transition écologique et solidaire

D’après Oxfam France (https://www.oxfamfrance.org/climat-et-energie/transition-ecologique)

« La transition écologique est une évolution vers un nouveau modèle économique et social qui apporte une solution globale et pérenne aux grands enjeux environnementaux de notre siècle et aux menaces qui pèsent sur notre planète. Opérant à tous les niveaux, la transition écologique vise à mettre en place un modèle de développement résilient et durable qui repense nos façons de consommer, de produire, de travailler et de vivre ensemble. »

Si l’on se base sur cette définition, le champ de la Transition écologique et solidaire est donc extrêmement vaste, incluant quasiment tous les domaines de l’économie, et impactant donc la plupart des organisations.

 

Exemples de domaines qui demandent des compétences spécifiques à la transition écologique

A titre d’illustration, voici quelques domaines demandant des compétences spécifiques à la transition écologique.

Écoconception

L’écoconception consiste à intégrer la protection de l’environnement dès la conception des biens ou des services. Elle a pour objectif de réduire les impacts environnementaux des produits tout au long de leur cycle de vie : extraction des matières premières, production, distribution, utilisation et fin de vie. (https://www.ecologie.gouv.fr/leco-conception-des-produits)

Les bilans GES (Gaz à effet de serre)

D’après l’ADEME, « un Bilan GES est une évaluation de la quantité de gaz à effet de serre émise (ou captée) dans l’atmosphère sur une année par les activités d’une organisation ou d’un territoire. »  (https://bilans-ges.ademe.fr/fr/accueil/contenu/index/page/principes/siGras/0).

En fonction du périmètre choisi (périmètre organisationnel ou périmètre opérationnel), ce bilan peut devenir très complexe à effectuer.

La comptabilité sociale et environnementale

Si l’on en croit Wikipedia, « La comptabilité sociale et environnementale (social and environmental accounting en anglais) est une forme de comptabilité des entreprises visant à prendre en compte leur comportement en matière sociale, notamment à l’égard du droit du travail, et relative à l’environnement et au développement durable. » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Comptabilit%C3%A9_sociale_et_environnementale).

En France, la chaire « comptabilité écologique » portée par AgroParisTech et plusieurs universités (dont Paris Dauphine) se propose de « Développer, modéliser, promouvoir et expérimenter des comptabilités en durabilité forte, pour mettre les systèmes comptables au service d’une transition écologique. » (https://www.chaire-comptabilite-ecologique.fr/?lang=fr)

Le défi de la formation permanente

Comme on vient de le voir avec les exemples qui précèdent, les changements rapides imposés dans beaucoup de métiers par la Transition écologique sont un véritable défi pour la formation continue, laquelle doit prendre en compte ces nouvelles compétences et pouvoir les évaluer afin que celles-ci puissent être reconnues sur le marché du travail. A son échelle, c’est la mission que s’est donnée Kapass.

RSE/RSO et Entreprises à impact

RSE/RSO et Entreprises à impact

Rappel : définition RSE/RSO

Commençons par un petit rappel de vocabulaire. On entend très souvent le terme RSE qui signifie Responsabilité Sociétale des Entreprises. Mais le terme le plus générique est celui de RSO : Responsabilité Sociétale des Organisations, qui ne se limite pas aux entreprises, mais inclut toutes les organisations : entreprises, associations, collectivités locales, Etat. En effet, toutes les organisations ont, de par leurs décisions stratégiques (salaires, politique d’achats, etc.), une responsabilité sociétale.

    Philosophie de la RSO/RSE

    Aujourd’hui, la philosophie implicite que sous-tend la Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO) est que le développement du collectif (la société humaine prise au sens large, l’écosystème terrestre) est au moins aussi important que celui d’une de ses parties : une organisation prise en tant que telle.

    Il ne s’agit pas seulement ici d’une position morale, laquelle pourrait toujours être discutée ou même contestée, mais bien d’une exigence de survie. En effet, aucune partie individuelle ne saurait survivre si l’ensemble devait s’écrouler.

    Approche systémique et Parties Prenantes

    L’originalité, mais aussi la difficulté de cette position, est qu’elle oblige à avoir une approche systémique (interrelations entre les sous-éléments) par opposition à une approche purement analytique (étude séparée de chacun des sous-éléments, sans prise en compte des interactions entre eux).

    Au niveau d’une organisation, l’identification des parties prenantes internes comme externe permet tout d’abord de dresser une cartographie de l’environnement dans lequel une organisation est enracinée. A ce stade, il faut bien se rendre compte qu’une partie prenante n’est pas toujours capable de s’exprimer, et qu’elle n’est pas non plus forcément humaine. A titre d’exemple, dans le cas d’une usine polluante située au bord d’un fleuve, on pourrait considérer le fleuve comme partie prenante, dans le sens où les conséquences d’une pollution majeure de celui-ci entraîneraient des conséquences en aval de celui-ci, et même jusqu’à la mer.

    Conflits d’intérêts entre Parties Prenantes

    Dans un deuxième temps, il nous faut recenser les intérêts de chacune des parties prenantes. Et qui dit intérêts dit également « conflits d’intérêts ». D’ailleurs, c’est au niveau des conflits d’intérêts entre parties prenantes que les orientations stratégiques prennent toute leur envergure dans une approche RSO. Et ce d’autant plus que l’on considère la « zone d’influence » de l’organisation, laquelle peut s’étendre bien au-delà de ses sous-traitants de premier niveau. On l’a bien vu dans le scandale du Rana-Plazza (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Effondrement_du_Rana_Plaza), dans lequel les donneurs d’ordres, des marques de vêtements, ne se souciaient aucunement des conditions de fabrication de ceux-ci au Bangladesh, avec pour résultat l’effondrement d’un bâtiment, plus de 1000 morts, et un tollé général de la société civile. Il est d’ailleurs étonnant qu’il n’y ait pas encore eu de tel scandale dans le domaine des smartphones, lesquels sont fabriqués dans des pays à bas coûts où les normes sociales confinent parfois à l’esclavage. Si vous en doutez, allez voir la campagne d’Amnesty International sur le travail des enfants dans les mines de Cobalt de la RDC (le cobalt est un élément essentiel des écrans de smartphones): https://www.amnesty.org/fr/latest/campaigns/2016/06/drc-cobalt-child-labour.

    Décisions stratégiques et impacts

    Nous venons de le voir, l’idée implicite de l’approche traditionnelle RSE/RSO consiste en premier lieu à mesurer les impacts des décisions stratégiques que peut prendre l’entreprise, pour ensuite décider éventuellement d’agir. De là est né le mouvement des entreprises à impact.

    Si l’on en croit le Mouvement Impact France (https://www.impactfrance.eco/), Il y a quatre piliers principaux de mesure des impacts :

    • Impact Social : en interne vis-à-vis de ses salariés et en externe avec des services et produits inclusifs
    • Impact écologique : engager une véritable transition en matière d’éco-consommation et d’écoconduite
    • Partage du pouvoir : transparence décisionnelle, gouvernance éthique, parité de genre et l’intégration de l’entreprise dans son écosystème territorial
    • Partage de la valeur : stratégie financière éthique, modes de gestions équitables et transparents

    Pour plus d’informations sur les entreprises à impact, vous pouvez consulter l’article suivant : https://www.impactfrance.eco/nos-actus/entreprise-a-impact-de-quoi-parle-t-on

    Entreprises à impact

    Le terme Entreprise à impact est évidemment restrictif, puisqu’il limite son champ aux seules entreprises. En effet, on pourrait également souhaiter voir apparaître des « villes à impact », ou des « régions à impact ». Mais, puisqu’il en est ainsi, restons pour le moment dans le champ de l’entreprise en terminant par une question :

    Si vous êtes dirigeant d’entreprise, où pensez-vous que se situe la vôtre ?

     

     

    Notes:

    1) Le statut d’Entreprise à mission a été introduit par la loi PACTE. Pour en savoir plus : https://www.economie.gouv.fr/entreprises/societe-mission

    2)  ESUS signifie Entreprise solidaire d’utilité sociale

    Pour en savoir plus sur l’agrément ESUS :

    https://www.economie.gouv.fr/entreprises/agrement-entreprise-solidaire-utilite-sociale-ess

    Act for Climate Toulouse 2022

    Act for Climate Toulouse 2022

    Du 16 au 18 novembre prochain se tiendra la 3ème édition de l’évènement Act For Climate, organisé par l’association Planet’RSE Toulouse.

    • La journée du mercredi 16 novembre se déroulera à La Cité (55 avenue Louis Breguet), avec le thème suivant : Quel avenir professionnel dans un monde orienté bas carbone ?

    • Le jeudi 17 novembre se déroulera au Village By CA Toulouse (31 allées Jules Guesdes), à l’occasion de la journée sur l’économie circulaire proposée par Toulouse Métropole.

    • Le vendredi 18 novembre matin, à la Cité de la RSE et de l’Impact (32 rue Riquet), aura pour but de faire le point sur les trajectoires de décarbonation et d’adaptation de secteurs d’activités sensibles du territoire toulousain :

      • Bâtiment

      • Aéronautique

      • Agriculture et agro-alimentaire

      • Énergie

      • Mobilité de quotidien

      • Santé

    • L’après-midi du 18 novembre consacrera une approche systémique (et non sectorielle) sur l’enjeu du climat, avec des ateliers comme la “Fresque du récit” ou la Fresque du renoncement” qui permettent d’aborder ces thématiques sous un angle ludique. Ces ateliers permettront de se confronter à une question cruciale : faut-il plus d’ambition et même de radicalité dans les projets mis en avant au nom de la lutte contre le dérèglement climatique ?

    Nous aurons l’occasion de revenir prochainement sur les problématiques spécifiques à ces six secteurs, en examinant pour chacun de ces secteurs les principaux enjeux et propositions émanant du Plan de transformation de l’économie française  produit par le Shift Project.

    Ceci se fera au travers de prochains articles sur le blog de KaPass Academy.

     

     

    Congrès international de la RSE Toulouse 2022

    Congrès international de la RSE Toulouse 2022

    Le 1er congrès international de la RSE, organisé par la Fondation Oïkos, se tiendra à la Cité de la RSE à Toulouse les 19-20-21 octobre 2022.  Il a pour but de réunir chercheurs, experts, scientifiques et acteurs économiques, ainsi que d’aider l’émergence d’une définition collective de la RSE.

    Il sera  organisé selon les thématiques suivante :

    1. Les fondements éthiques de la RSE
    2. Préparer la démarche RSE
    3. RSE et stratégie
    4. Les outils de la RSE
    5. RSE entre spécialisation et coordination
    6. Les autres visions de la RSE

    Le congrès se clôturera par une conférrence plénière organisée par l’AFNOR, sur les thèmes suivants :

    • RSE choisie ou imposée ?
    • Labels RSE, faut-il s’en méfier ?
    • RSE par ceux qui la font aujourd’hui et pour demain

     

     

    Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site du Congrès international de la RSE (inscription obligatoire).