Rappel : définition RSE/RSO
Commençons par un petit rappel de vocabulaire. On entend très souvent le terme RSE qui signifie Responsabilité Sociétale des Entreprises. Mais le terme le plus générique est celui de RSO : Responsabilité Sociétale des Organisations, qui ne se limite pas aux entreprises, mais inclut toutes les organisations : entreprises, associations, collectivités locales, Etat. En effet, toutes les organisations ont, de par leurs décisions stratégiques (salaires, politique d’achats, etc.), une responsabilité sociétale.
Philosophie de la RSO/RSE
Aujourd’hui, la philosophie implicite que sous-tend la Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO) est que le développement du collectif (la société humaine prise au sens large, l’écosystème terrestre) est au moins aussi important que celui d’une de ses parties : une organisation prise en tant que telle.
Il ne s’agit pas seulement ici d’une position morale, laquelle pourrait toujours être discutée ou même contestée, mais bien d’une exigence de survie. En effet, aucune partie individuelle ne saurait survivre si l’ensemble devait s’écrouler.
Approche systémique et Parties Prenantes
L’originalité, mais aussi la difficulté de cette position, est qu’elle oblige à avoir une approche systémique (interrelations entre les sous-éléments) par opposition à une approche purement analytique (étude séparée de chacun des sous-éléments, sans prise en compte des interactions entre eux).
Au niveau d’une organisation, l’identification des parties prenantes internes comme externe permet tout d’abord de dresser une cartographie de l’environnement dans lequel une organisation est enracinée. A ce stade, il faut bien se rendre compte qu’une partie prenante n’est pas toujours capable de s’exprimer, et qu’elle n’est pas non plus forcément humaine. A titre d’exemple, dans le cas d’une usine polluante située au bord d’un fleuve, on pourrait considérer le fleuve comme partie prenante, dans le sens où les conséquences d’une pollution majeure de celui-ci entraîneraient des conséquences en aval de celui-ci, et même jusqu’à la mer.
Conflits d’intérêts entre Parties Prenantes
Dans un deuxième temps, il nous faut recenser les intérêts de chacune des parties prenantes. Et qui dit intérêts dit également « conflits d’intérêts ». D’ailleurs, c’est au niveau des conflits d’intérêts entre parties prenantes que les orientations stratégiques prennent toute leur envergure dans une approche RSO. Et ce d’autant plus que l’on considère la « zone d’influence » de l’organisation, laquelle peut s’étendre bien au-delà de ses sous-traitants de premier niveau. On l’a bien vu dans le scandale du Rana-Plazza (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Effondrement_du_Rana_Plaza), dans lequel les donneurs d’ordres, des marques de vêtements, ne se souciaient aucunement des conditions de fabrication de ceux-ci au Bangladesh, avec pour résultat l’effondrement d’un bâtiment, plus de 1000 morts, et un tollé général de la société civile. Il est d’ailleurs étonnant qu’il n’y ait pas encore eu de tel scandale dans le domaine des smartphones, lesquels sont fabriqués dans des pays à bas coûts où les normes sociales confinent parfois à l’esclavage. Si vous en doutez, allez voir la campagne d’Amnesty International sur le travail des enfants dans les mines de Cobalt de la RDC (le cobalt est un élément essentiel des écrans de smartphones): https://www.amnesty.org/fr/latest/campaigns/2016/06/drc-cobalt-child-labour.
Décisions stratégiques et impacts
Nous venons de le voir, l’idée implicite de l’approche traditionnelle RSE/RSO consiste en premier lieu à mesurer les impacts des décisions stratégiques que peut prendre l’entreprise, pour ensuite décider éventuellement d’agir. De là est né le mouvement des entreprises à impact.
Si l’on en croit le Mouvement Impact France (https://www.impactfrance.eco/), Il y a quatre piliers principaux de mesure des impacts :
- Impact Social : en interne vis-à-vis de ses salariés et en externe avec des services et produits inclusifs
- Impact écologique : engager une véritable transition en matière d’éco-consommation et d’écoconduite
- Partage du pouvoir : transparence décisionnelle, gouvernance éthique, parité de genre et l’intégration de l’entreprise dans son écosystème territorial
- Partage de la valeur : stratégie financière éthique, modes de gestions équitables et transparents
Pour plus d’informations sur les entreprises à impact, vous pouvez consulter l’article suivant : https://www.impactfrance.eco/nos-actus/entreprise-a-impact-de-quoi-parle-t-on
Entreprises à impact
Le terme Entreprise à impact est évidemment restrictif, puisqu’il limite son champ aux seules entreprises. En effet, on pourrait également souhaiter voir apparaître des « villes à impact », ou des « régions à impact ». Mais, puisqu’il en est ainsi, restons pour le moment dans le champ de l’entreprise en terminant par une question :
Si vous êtes dirigeant d’entreprise, où pensez-vous que se situe la vôtre ?
Notes:
1) Le statut d’Entreprise à mission a été introduit par la loi PACTE. Pour en savoir plus : https://www.economie.gouv.fr/entreprises/societe-mission
2) ESUS signifie Entreprise solidaire d’utilité sociale
Pour en savoir plus sur l’agrément ESUS :
https://www.economie.gouv.fr/entreprises/agrement-entreprise-solidaire-utilite-sociale-ess
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